lundi 13 juillet 2009

Prendre son temps

Par Albert Kwan

C’est officiellement ma troisième fois Gaspé. La première fois était à l’âge de sept ou huit ans avec mes parents et ma sœur. Je ne me souviens pas de cette visite à part des côtes de la 197 (via Murdochville) où mon père laissait aller l’auto à toute vitesse sans toucher aux freins. J’ai ressenti un peu la même chose ce voyage-ci car la conduite de David me rappelait celle de mon père. La deuxième fois, c’était avec ma fille et sa mère. J’avais alors vingt ans. Jeune et pressé, je voulais faire le tour de la Gaspésie le plus vite possible. Mon passage à Gaspé était digne des coups de vents qu’il y a ici. Cette fois-ci, j’y suis pour trois semaine pour le travail; faire des films. Ce que je trouve le plus dur, c’est de m’adapter au rythme de la ville et de ses habitants. Ce que je trouve le plus facile, c’est l’approche de ces gens si amicaux et chaleureux; tout le monde se connaît! Depuis hier, je suis à la recherche de personnages pour mon sujet : les minorités ethniques en région. Après une visite éclair au parc Forillon où j’ai marché rapidement avec Pierrick, où Héloïse a couru et où Philippe et Sofiane ont loué un vélo pour aller plus vite, nous nous sommes rendus à L’Anse au Griffon où j’ai rencontré une dame fort charmante au Café de l’anse qui m’a abordé en chinois. Pouvez-vous vous imaginer mon étonnement en voyant cette petite dame aux cheveux argent et aux yeux pétillants qui me parle dans ma langue natale dans une contrée qui est loin de ressembler à quelconque pays asiatique! Louise m’a parlé des nombreux voyages qu’elle a faits en Chine et du chagrin qu’elle a de ne plus pouvoir accompagner des groupes; son âge ne lui permettant plus. J’ai vu dans ses yeux sages toutes la passion qu’elle a pour la Chine et ça m’a touché. Elle m’a donné des noms de personnes pour mon projet de film. Quelle charmante dame. Peut-être ferai-je son portrait? Sans doute. Aujourd’hui, c’est Janick que j’ai rencontré au Conseil Régional des Élus. Elle est en charge de « L’aide aux immigrants » pour Gaspé et les Îles. Elle connaît presque tous les immigrants qui viennent s’établir ici. C’est grâce à Marie-Êve que j’ai eu ce contact. Marie-Êve était de ceux que nous avons filmés la veille dans un match d’impro. Toutes ces belles rencontre parce que j’ai pris le temps de parler avec les gens. Je crois que j’ai bien eu ma leçon : si tu prends le temps de parler aux gens, ils pourront te procurer plus que tu ne pourras l’espérer! 

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