jeudi 10 septembre 2009

Le retour...

Même après deux semaines, on dirait qu'on n'est pas encore de retour... nos esprits flottent toujours en quelques recoins de la Gaspésie... entre ciel et mer...accrochés aux ailes des cormorans.

Le retour a toutefois été salutaire pour une chose: il m'a permis de prendre du recul sur mon projet et de faire non pas deux films comme je pensais, mais un seul ! Et de trouver le film que je voulais VRAIMENT faire.

Prendre de la distance sur une oeuvre, c'est difficile quand on passe 8-10 heures dans la salle de montage d'un bâteau. Ça brasse parfois avec la houle, on a les idées un peu embrouillées. Sortir, vivre qulelques jours loin du film et tout s'éclaircit. Mais quand même, je m'ennuie un peu de ce roulement qu'il y avait sur le bâteau... le corps s'y habitue plus qu'on pense ! La preuve: après 24 heures de retour sur la terre ferme, j'avais encore quelques faibles étourdissements comme sur le Sedna, comme si mon corps n'avait pas compris que j'avais quitté la mer... Peut-être le corps l'a-t-il quittée, mais le coeur y est encore accroché ?... Je suis tombée en amour avec la Gaspésie ! C'est un lieu tellement inspirant et il y a des milliers de sujets de films a y tourner. C'était mon premier voyage, mais certainement pas le dernier !

Hier, en étant figurante sur le plateau d'un ami inissien, j'ai pris conscience de plusieurs choses: l'INIS a Gaspé, ce fut une incroyable aventure au cours de laquelle on a eu la chance de tourner, tourner a 200 miles a l'heure et monter a nous étourdir. Trois semaines de création pure avec des collègues de divers horizons (cinéma, documentaire, télévision) qui s'entraident, 3 semaines a découvrir un des plus beaux coins du Québec, 3 semaines a faire ce que nous aimons par-dessus tout: raconter une histoire en images et en sons pour émouvoir, informer et divertir. 3 semaines pour entrer dans la communauté micmac et me rendre compte qu'un court, c'est trop court pour faire le portrait d'une communauté et qu'il faudra revenir faire un long métrage (et c'est mon souhait le plus cher pour l'année prochaine !). 3 semaines pour se rendre compte qu'une expérience comme celle-la, ça arrive juste une fois dans une vie...

Merci a tous ceux qui nous ont permis de vivre cette aventure extraordinaire (l'INIS, le Cégep de la Gaspésie et des Iles-de-la Madeleine, le Sedna 4 et le 475ème de Gaspé) et a tous ceux qui nous ont accompagnés, de près ou de loin (via ce blog !). Et longue vie a l'INIS a Gaspé !

mercredi 26 août 2009

Back in Montréal...

Quelques jours ont passé… Difficile retour à la réalité. La Gaspésie est magnifique, les gens y sont attachants, les paysages à couper le souffle, le rythme plus convenable. On tombe vite amoureux de ce coin de pays. Je suis foutu, il faut que j’y retourne !

Les certitudes : Le Sedna a bel et bien une âme, l’expérience de l’INIS à Gaspé est marquante, il fait bon créer en toute liberté, trois semaines (deux dans mon cas), c’est beaucoup trop court.

Alors quoi maintenant ? Des souvenirs, beaucoup ! Le bord de la mer et les villages tout au long de la 132, des amis, des amies, de bons soupers en bonne compagnie, le feu de camp à la plage, le ciel DÉBORDANT d’étoiles, le festival de musique, le Brise-Bise, le rocher, et j’en passe…

Ah oui, est-ce que je vous ai dit ? On a tourné et monté à satiété ! Intensité au rendez-vous, c’est le cas de le dire. Un tourbillon. On apprend continuellement.

Bref, tout ça pour dire : n’importe quand ! Et merci pour tout !!

Frontières et terres

Frontières et Terres from INIS on Vimeo.

L'île

L'Île from INIS on Vimeo.

Su'l quai...

Su'l quai from INIS on Vimeo.

mardi 25 août 2009

La recette d'un beau projet à Gaspé...

Prenez 6 réalisateurs fraîchement diplômés de l'INIS, mettez les sur un grand voilier fraîchement rentré d'Antarctique mais amarré au quai, donnez leur deux kits de tournage et quelques ordis portables pour le montage.

Ajoutez un jeune producteur pour remuer le tout , un coordinateur qui n'en est pas à sa première recette et deux fières gardiens de bateaux pour pimenter un peu. Pour l'assaisonnement, vous pourrez aussi compter sur la disponibilité des Gaspésiens, la lumière hallucinante de ce beau coin de pays et le doux murmure de la grande bleue.

Laissez mijoter trois semaines et vous obtenez six films complétement différents (bientôt en ligne), un blog un peu déjanté, des rencontres en tout genre et des inissiens heureux !

Merci l'INIS, merci la Gaspésie, Merci le SEDNA, merci l'équipage et bon vent à tous !


Photo : François Labonté

jeudi 20 août 2009

CHERCHANT LE QUAI

Deux jours avant notre départ

et je cherche toujours le quai;

Je reste patient, je cherche le quai.

J’ai entreprit une grande mission avec ce projet-ci –

je me suis lancé un peu hors de mes zones de confort

pour mes trois semaines en Gaspésie.

J’avais sous le bras seulement la confiance

que j’ voulais traiter de la relation autochtone - francophone,

ici à Gaspé pour le 475e, qui célèbre

le début de l’aventure française en Amérique

(ou l’aventure française sur l’île de la tortue) -

et j’en suis toujours au début.

J’ai entreprit un projet de fiction (pour la 1ère fois,

après avoir étudié en cinéma documentaire) –

qui de plus était une bande-annonce

pour une épopée de plusieurs époques.

Bon, mets-en Rémy, pourquoi seulement affronter un défi à la fois ?

Un manque de stratégie peut-être,

mais je me pardonne le désir de me lancer au vent.

C’est une école de cinéma, le SEDNA IV, cet été,

et je met le jeu d’exploration en avant-plan.

Un grand merci à mes fabuleux comédiennes et comédiens

Qui sont venu faire un tour sur le bateau ce soir…

À la cantine...

mercredi 19 août 2009

Imaginer et puis faire son film

Je suis arrivée à Gaspé avec quatre idées de film à explorer. En fait, nous avions tous à peu près quatre idées de films qu’on voulait faire pour un total de 24 films à réaliser. On rêvait en couleur. Pas possible du tout mais tout de même trippant à partager et à brainstormer ensemble. La chance de se connaître et de voir le panorama de nos mondes respectifs. De l’héritage des micmacs aujourd’hui à Gaspé aux mornings shows délurés, l’histoire de la croix de Jacques Cartier en passant par des portraits d’artistes de la région.

J’avais d’abord pensé à la légende du Rocher Percé et Blanche de Beaumont, cette jeune française qui, en venant retrouver son amoureux en Nouvelle-France, fit face à de farouches pirates et plutôt que de succomber aux avances de leur chef, se jeta à la mer. On dit que son ombre plane toujours au-dessus du rocher percé. L’idée était de conter cette histoire classique sur les images contemporaines d’un couple actuel.

Ensuite, l’idée de faire un essai sur la lumière en Gaspésie et la relation qu’entretiennent les gens avec elle me chatouilla. En fait, à cause de la situation géographique de la Gaspésie, nous pourrions être à l’heure des maritimes. Le soleil se lève ici très tôt le matin (à partir de 4am en été) et disparaît un bon 40 minutes avant qu’il ne se couche à Montréal. Effets: des heures d’ensoleillement le matin avant que bien des gens puissent travailler et des soirées trop courtes. Les gens de la construction et de l’hôtellerie peuvent en jaser longtemps. J’imaginais des scènes poétiques jouant avec la lumière avec une narration.

Puis j’ai eu le flash de trouver une esthéticienne à Gaspé et d’en brosser le portrait voir de faire un documenteur. Des femmes souvent pas mal flyées, qui ont des jobs steady à l’année (pas toujours évident en Gaspésie) et surtout, qui recueillent les confidences des clientes au fil des épilations et autres traitements dans des salons de beauté, véritables lieux de confession. On y entend des vertes et des pas mûres.

Finalement, c’est l’île de nos ancêtres qui m’a absorbée et happée. Des descendants des anciens habitants de l’île Bonaventure, expropriés en 1971 pour faire place à un parc, renouaient avec leur l’héritage et l’univers bien particulier de leurs ancêtres en effectuant un pèlerinage à l’île. Ils cherchaient à faire revivre le patrimoine humain plutôt sacrifié : maisons brûlées, cimetière vandalisé, les traces et les noms de leurs ancêtres négligés sur les plaques commémoratives... J'ai fait la rencontre de l'extraordinaire de Louis Brochet, l'un des derniers survivants. 91 ans, chaleureux, coquin, drôle, tendre et solide. Un vrai conteux. Ancien pêcheur et capitaine, il vécu sur l’île avec 50 autre familles une vie tricotée serrée. Un personnage en or et la chance de capter un pan de l’histoire gaspésienne en voie de disparition. Lorsque Louis nous raconte l’isolement de l’île, les passages sur le pont de glace l’hiver, le premier film qu’il vit en 1924 à Percé (the Mainland) mettant en vedette Rudolph Valentino ou même que sur l’île ne vivaient que des hommes et des souris (of mice and men), on est là avec lui. Le sujet était passionnant et je me suis lancée à fond. Le montage s’achève maintenant. C'est le temps de sortir de la salle de montage du bateau.

On est à Gaspé quand...

Déjà 20 jours que nous sommes ancrés à Gaspé. Le temps file trop vite et il faudra déjà lever les amarres dans 48 heures et repartir. Mais avant, j'aimerais vous partager nos observations en terre gaspésienne. On sait qu'on est à Gaspé quand:

- il y a des hameçons en vente sur le comptoir du dépanneur, à la place des bubbles gums !
- il y a des hérons à quelques mètres du quai
- les guédilles aux crevettes ont remplacé les pogos sur les menus des cabanes à patates frites !
- la Pit caribou-la bière gaspésienne- est la bière en vente cette semaine à l'épicerie
- la rue principale s'appelle la rue de la reine
- tout le monde que tu rencontres a un bâteau ou un voilier
- les jeunes ados viennent pêcher le macro sur le quai de Sandy Beach pour chiller le soir
- tu sors au brise-bise avec la certitude que tu vas croiser ta chum à qui tu veux parler

- t'entend le nom de Claudine Roy à chaque fois qu'on parle d'un projet cool et novateur (quelle
femme hallucinante!)
- tu rencontres des dizaines de personnes qui sont arrivées ici avec l'idée de rester un été et qui sont encore là, une dizaine d'années plus tard...

Est-ce que le magnétisme de la Gaspésie poussera certains de notre équipe à y jetter l'ancre pour plus longtemps ? Seul le futur nous le dira. Une chose est certaine, je reviendrai bientôt et certains restent déjà quelques jours de plus... c'est à voir !

Circus Gaspé

Circus Gaspé from INIS on Vimeo.

mardi 18 août 2009

Nos voisins de quai !

Quand on vit sur un bâteau, on a tout de même des voisins, des voisins de quai. On en a vu de toutes les couleurs depuis notre arrivée: des gros bâteaux polluants et trop lumineux comme ceux de Pêche et Océ... vous savez de qui je veux parler... des voiliers sympathiques comme le Bageera 1 avec sa petite famille comportant trois jeunes enfants (qui nous font des bye-bye par le hublot de la cuisine à chaque fois qu'on y passe, trop mignon !), des petits bâteaux de pêcheurs avec ses senteurs, des gros bateaux de croisière bruyants et stressants, des nouveaux traversiers en attente de se faire remorquer comme celui qui est amarré depuis hier à nos côtés, sans oublier les bâteaux majestueux qui nous font rêver comme le Pride of Baltimore (une réplique en bois d'un bâteau de 1812) et ses vrais matelots qui ont la mer tatouée sur le coeur comme un certain Keith qui est venu passé une couple de veillées avec nous autres.

Il y en a pour tous les goûts quand on vit amarré à un quai et c'est un nouveau paysage que l'on découvre chaque matin en montant l'escalier de la timonerie et en découvrant nos nouveaux voisins arrivés la nuit passée ou très tôt le matin.

Vivre sur un quai, c'est toute une expérience !

Photo de groupe

lundi 17 août 2009

Alex dans La Presse


Cinq questions à Alexandra Guité

Jusqu'au 21 août, dans le cadre du 475e anniversaire de la ville de Gaspé, des diplômés de l'INIS posent leurs valises sur le vaisseau de Jean Lemire, le Sedna. L'objectif: réaliser à Gaspé des courts métrages documentaires consacrés à la vie culturelle de Gaspé. La réalisatrice Alexandra Guité, diplômée de l'INIS en 2006 a déjà réalisé et produit un premier long (Les arts de la résistance) ainsi que plusieurs courts métrages. À la Co-op vidéo, elle travaille à un projet de fiction qui se déroulera en Gaspésie.

Qu'est-ce qui vous a intéressé dans le projet de l'INIS?

Je suis à l'origine gaspésienne. Je suis née à Persé: donc c'est sûr que c'est une coïncidence que le projet se passe dans ma région, où j'ai par ailleurs d'autres projets. J'aimais l'idée de venir faire des courts-métrages, collaborer avec six autres participants, et réaliser aussi. C'est toujours un grand privilège.


Comment se passe votre séjour?


On vit à bord du Sedna, donc, la première chose que l'on a faite a été de rencontrer Jean Lemire. C'est sûr que c'est assez magique d'imaginer ce que pouvait être la vie en Antarctique, à bord d'un bateau, en huis clos. Ces idées guident l'énergie sur le bateau: nous étions tous les sept curieux d'apprendre à vivre sur un bateau. On a parlé de la logistique du ménage, il y a la nourriture en commun, les rituels de salutation le matin. Il y a toute une vie à bord, et notre mandat est de faire des courts sur le site du 475e de Gaspé. Je ne connaissais pas les autres participants: nous avons établi une dynamique de groupe, et nous avons discuté de nos sujets, de nos idées. On travaille les uns sur les projets des autres. C'est une collaboration très étroite: c'est très organique. L'axe de base, c'est la collaboration.


Il y a des sujets très variés réalisés pendant le séjour. Quel regard portez-vous sur la région?


Je me sens amoureuse et inspirée par le lieu. Je ne sais pas si c'est parce que je viens d'ici. Pendant le tournage, il y a tout un lien avec la généalogie. Tout le monde demande de qui tu es le fils ou la fille. Moi, c'est sûr qu'avec mon nom, cela crée une proximité. Les gens sont extrêmement chaleureux. Ce qui m'intéresse, c'est la vie des gens.

Pouvez-vous me parler du film que vous réalisez au cours de votre séjour gaspésien?

Une famille a organisé une journée dans une île, «Voyage à l'île de nos ancêtres», l'île Bonaventure. Une cinquantaine de familles y vivaient jusqu'en 1971, quand elles ont été expropriées et que l'île a été transformée en parc national. Ces familles avaient toutes leurs racines là-bas, jusqu'à cinq générations. Il y a eu une journée où les citoyens revenaient là-bas. L'accent a été mis sur la préservation des animaux, mais bien des histoires humaines ont été oubliées. Ces descendants voulaient se reconnecter avec l'histoire de leurs ancêtres. Ce qui m'intéresse là-dedans c'est le besoin qu'ont les gens de savoir d'où ils viennent pour se connaître.

En quoi ces films s'inscrivent dans le 475e anniversaire de Gaspé?


Nous sommes six réalisateurs et un producteur. On nous a demandé de faire des films inspirés par la région. Aborder le thème du 475e de plein front ne faisait pas partie de notre mandat. Dans notre équipe, deux personnes s'intéressent à la présence autochtone avant Jacques Cartier; elles souhaitaient éclairer un versant moins connu de l'histoire.


> In : La Presse, by Anabelle Nicoud (15 août 2009)

dimanche 16 août 2009

Un vent d'Afrique...Boucar et la canicule !

La canicule qui sévit sur Gaspé depuis 2 jours est presque passée incognito avec toutes ces heures de montage… ou presque !

Samedi :Montage, montage, montage, modération de sites internet, montage, montage, montage, une petite ballade en roller-blades le long de la baie (la piste est assez belle entre la marina de Gaspé et le quai de Sandy Beach). Montage, montage, une petite visite surprise de mes tantes de Québec ! Après quelques mois sans se voir, c’était très agréable de prendre des nouvelles fraîches.

Un moment fort s’est produit sur le bateau samedi après-midi : le tournage d’une entrevue culturelle entre Stéphanie, une animatrice de Radio-Gaspé, et l’humoriste Boucar Diouf. J’étais Miss Son pour l’occasion, Gino et Charlot aux caméra. Boucar est vraiment un personnage fascinant, chaleureux, généreux de son temps et de sa personne. Il nous a tous fait beaucoup rire, surtout avec sa trâlée d’expressions péjoratives en lien avec le mot noir qu’il nous a sorti d’un souffle, sans respirer. C’était vraiment unique ! Quelle belle rencontre !Je vais finir par croire que le Sedna 4 a un genre de magnétisme mystérieux… pour attirer les personnages uniques de notre petit Québec !


Dimanche: Montage, montage, montage, une petite escapade dans les sous-bois des environs pour se baigner dans une rivière qui avait tout du lagon vert ! Une virée en ville pour faire l’épicerie, car notre frigo crie famine. Un dernier souper tous ensemble (avec Jacques, le gardien et Ghylaine) concocté par Gino et Charlot, car dès lundi soir, Joffrey et Charlot nous quittent pour aller tourner aux Iles de la Madeleine… les chanceux ! Mais soyons sincères, ils vont nous manquer...

Making of...


Quelques images de tournage... Après avoir embarqué sur le Pride of Baltimore pour faire quelques plans depuis le bateau, nous avons repris notre Zodiac et tourné autour de l'élégant voilier avant de regagner notre cher Sedna IV...

Images : Joffrey Monnier (pour le film de Rémy).

samedi 15 août 2009

Montage quand tu nous tiens !

Ah, le montage… cette troisième écriture qui s’étire toujours un peu trop et qui est parfois douleureuse. C’est un véritable art ! Les aiguilles des horloges ont passé et repassé cette semaine sans qu’on ait trop le temps de les remarquer, assises devant nos écrans d’ordinateur. Alexandra et moi avons beaucoup flirté avec Final Cut Pro dans notre salle de montage à l’ambiance tamisée, située à l’arrière du bateau. À force de fréquenter les Mac, j’ai des envies de chanter la pomme : pomme s, pomme d’api, pomme d’épinette, pomme par-ci, pomme par-là, c’était presque à en tomber dans les pommes tellement on avait un teint vert pomme à la fin !

Pendant ce temps, nos collègues ont beaucoup tourné, les tournages s’enfilant en rafale, de jour comme de nuit.

Et vendredi midi, Alex et moi sommes allées faire une entrevue à Radio-Gaspé (94,5 FM ). Émilie et son coanimateur nous ont bien accueillies. On était très contentes toutes les deux de faire un retour au micro, après de nombreuses années d’absence. Émilie nous a questionnées sur nos films respectifs: mon projet évolue chaque jour à pas de géant, mais dans une direction fort opposée à celle initiale. Mille mercis à mes collègues qui sont si généreux de leur temps, de leurs conseils (toujours appréciés !) et qui me permettent d’évoluer dans ma démarche. J’apprends tellement ! C’est incroyable ! Final Cut Pro devient de plus en plus familier, grâce surtout à Joeffrey et Elisa, notre conseillère en montage qui nous a donné de nombreux trucs-éclairs. Mais bon, je suis encore loin d'avoir un film terminé... cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage !

Mais bon, on a toujours une petite heure pour aller écouter la Compagnie créole de passage en ville pour le festival Musique du bout du monde... Ça fait rire les oiseaux,ça fait chanter le soleil, ça chasse les nuages et fait briller le soleil ! Et dire que le soleil est au rendez-vous depuis qu'on est arrivé à Gaspé, on est pas mal chanceux !

vendredi 14 août 2009

ZE Day !

C’est le jour J ou ZE Day comme disent les Français ! Le moment tant attendu depuis mon arrivée... 5h00am, assis au bout du quai de Sandy Beach, Gino et moi attendons que le soleil sorte le bout de son nez… caméra à l’appui, bien sûr ! Et ça tourne ! 40 minutes d’un lever magique capturé à jamais…L’aube, c’est avant tout un renouveau…voilà pourquoi j’ai choisi ce symbole pour marquer cette nouvelle vie qui commence pour moi. Et Nicole, une Micmac de Gespeg, a gentiment accepté de me permettre de vivre avec elle une expérience unique : une cérémonie de purification. En tant que personne traditionnelle, c’est son rôle de s’occuper des cérémonies de purification dans la communauté. Quelle chance d’y être initiée !

Mais il importe de choisir le bon lieu. Lequel ? Un lieu qui nous ressemble...ça se devait d’être près d’une rivière, puisque la Lorette m’a vu grandir, et Nicole a déniché la perle rare près de St-Majorique, dans un boisé.

La cérémonie ? Les herbes sacrées brûlent dans un grand coquillage tandis que la plume d’aigle virevolte pour envoyer la fumée purificatrice. Ça sent tellement bon ! C’est toute une expérience olfactive ! Et puis, il y a le silence… un silence de paroles, puisque la nature nous joue sa plus belle symphonie : ruissellement d’une jolie rivière en ré mineur ! Assises
sur d'immenses pierres à quelques mètres de la rivière, on est aux premières loges!


C’est soft, zen, mais c'est aussi étrange… au rythme des battements de plume, je revois les moments difficiles des derniers six mois, tensions, décès, rupture… sous le coup de l’émotion, mon corps se transforme en un torrent… et puis, plus rien. Je ressent un grand apaisement. Comme si toutes ces émotions m’ont quittée d’un coup et que mon âme peut enfin laisser entrer la lumière. Merci Nicole d’avoir partagé avec moi ce moment inoubliable… tellement inoubliable que j’ai choisi d’en faire le sujet de mon film. Alors pour les curieux, il devrait être en ligne avant notre départ prévu vendredi le 21 août…d’ici là, bon été !

Charlo le matin

Tournage de ce matin matin, 14 août...

Tournage Rémy

lundi 10 août 2009

De la belle visite !

Le bateau s'est transformé en fourmillière ce soir. Nous avons tout plein de nouveaux visiteurs: Hugo Latulipe, Laure Waridel et leurs deux enfants sont arrivés hier tandis que la famille de Charlot vient juste de monter à bord. Il y a de la vie mes amis !

Hugo nous a offert cet après-midi une super classe de maître sur le documentaire: recherche, éthique, techniques de travail, etc. Il a généreusement accepté de nous partager ses expériences et de répondre à nos nombreuses questions. Pour l'occasion, nous avions deux autres invités: Jean-François Aubé et Mme...

Pour le souper, Joffrey a coordonné sa super sauce bolognaise améliorée pendant que Laure a préparé de bons maïs locaux et une salade grecque à la gaspésienne, le tout agrémenté d'une entrée de macros pêchés hier par Joffrey en direct du quai de Sandy Beach ! Le pont arrière avait des airs d'antant...des gros soupers en famille de nos grands-parents avec ses 15 convives attablés et affamés qui ont dévoré le festin collectif en quelques minutes seulement. Car il a fallu faire vite. Nous étions attendus...

Grâce à François (mille mercis encore !), nous sommes allés au show de Richard Dejardins (en supplémentaire à Gaspé !). La salle de spectacle de la Petite Églize n'étant pas très grande, Desjardins nous a offert un spectacle très intimiste et fort émouvant. Nous avons même pu le rencontrer après le show et l'écouter raconter son concert au Mexique. Quel conteur ! Quel homme fascinant ! Il n'y avait que Gino qui était un peu triste de ne pas pouvoir filmer tout cela. Un de ses projets étaient de faire un film sur Richard, mais étant donné son horaire chargé, ça n'a pas pu être possible...il faut apprendre à faire le deuil de ces super projets qui ne prendront pas vie, même s'ils ont vécu dans nos têtes pendant près de 10 jours...Mais il y en aura d'autres, heureusement !

P.S. Petit pincement au coeur ce soir en embarquant dans la minivan en direction de Gaspé Downtown... Ce soir, il manque Rafael, notre producteur, qui est reparti cet après-midi pour Montréal. Il va nous manquer... Mais heureusement, Olivier, notre nouveau prod, est monté à bord et va prendre la relève jusqu'à la fin de notre séjour. Bienvenue Oli !

dimanche 9 août 2009

Percé voir !

Aujourd'hui toute la gang s'est déplacée à Percé. Au programme, tournage pour certains, repérage pour d'autres. Chanceux qu'on est, Alexandra a grandi à Percé. On avait donc un pied à terre sur place dans une magnifique maison avec vue sur le fameux rocher (percé, oui).

Après un p'tit apéro devant ce paysage idyllique (photo ci-dessus), direction la maison du pêcheur, le restaurant de la maman d'Alex et le meilleur du coin apparemment. Au menu, table d'hôte de poisson avec -par exemple- saumon au citron et sirop d'érable, palourdes gratinées ou, flambées et garnies au raisins, sans oublier les homards... Un p'tit blanc bien frais pour accompagner le tout et un digestif offert par la maison (Merci!).

A l'heure où j'écris ces quelques lignes, on est de retour sur le SEDNA avec Rémy pendant que le reste de la gang passe la nuit à Percé chez Alex. Demain matin, tout le monde sera sur l'eau. Eux autour de l'île Bonne Aventure (en face de Percé); nous autour d'un magnifique voilier surnommé The Pride of Baltimore et qui se trouve être notre voisin de quai depuis quelques jours. On va essayer de tourner depuis le zodiac avec l'aide de notre cher Grand Jean. Du fun en perspective !

A suivre..



vendredi 7 août 2009

Commando pour show !

Journée de dérushage dans mon cas, c'est-à-dire de visionner tout ce que nous avons tourné hier. Car il faut trier, nommer et choisir ce qui fera partie du film. En soirée, petit bonbon: Gino, Geoffrey et moi avons fait un commando sur la place des Retrouvailles. Opération: tourner une partie du spectacle Ohméga (musique et présence autochtone) de ce soir et réussir à se rendre jusqu'aux loges... Outils nous permettant de réussir la mission: une caméra, une perche, nos plus beaux sourires et le côté PR de Gino... Arrivés sur le site, on se dirige dans la section VIP et on se mêle à la foule.

Rencontre avec les musiciens. J'ai la chance de jaser avec le guitariste Gilles Sioui de la nation huronne-wendat. Trop cool ! On tourne dehors au crépuscule les préparatifs. Le show commence, on tourne des petits clips et on trippe. Superbe soirée ayant débutée avec l'humoriste micmac Steve Comicmac Jeannotte. Puis, les artistes défilent dont Katia Rock et Pierre Jalbert. La cerise sur le sundae: Richard Desjardins et les 15 guitaristes classiques du groupe Forestare. De la musique encore plein la tête, on rentre au bâteau. Mission accomplie !

Reste de l'équipage: Rémi et Alexandra sont en écriture, en montage et à la plage. Charlot et Geoffrey ont été les invités de la Radio-Gaspé cet après-midi. Rafaël-Gino et Charlot ont tourné des clips humoristiques.

Charlauréat


Tourné avec le FLIP

Charlo à la plage

Pour ma première sortie à la plage, j'ai eu la présence d'esprit d'apporter une caméra, et d'oublier mon costume de bain.



Tourné avec le FLIP

jeudi 6 août 2009

LA rencontre

Il y a des journées qui restent dans le calendrier de nos vies. Aujourd’hui, c’en était une. Des rencontres qui nous marquent… comme celle avec Nicole, femme traditionnelle de Gespeg. Le doute qui m’animait hier est partie en fumée une fois assise à la table de sa cuisine ce matin. Connexion… Magie… Je suis venue ici pour elle… J’attendais cette rencontre … et Nicole est venue. Généreuse et sincère, elle m’a ouvert son cœur et m’a permis de percer les mystères de son métier : s’occuper des cérémonies de purification pour Gespeg. Nous avons tourné toute la journée, près du fleuve et au cimetière où son père est enterré. Moments inoubliables… Décision importante : retour sur ma propre vie et choix de vivre cette expérience avec elle. Je dois me préparer dans les prochains jours pour ma cérémonie. Nous avons choisi l’heure et le lieu, il faudra attendre la météo pour trouver le jour idéal.

Tournage également au centre d’interprétation afin de montrer les autres femmes qui luttent pour faire perdurer la tradition comme Monique, la directrice et Chantale, une des guides. Puis, un petit saut à Pointe-Penouille en compagnie du grand chef de Gespeg, Claude Jeanotte, afin de faire la lumière sur le projet de déménager le centre d’interprétation là-bas. Magic hour…Tournage au coucher du soleil. Et retour à la base (au Sedna 4), fatiguée de ces 12 heures de travail, mais ô combien heureuse ! Mes yeux brillants sont là pour témoigner de cette rencontre magique. Espérons que le film pourra bientôt vous la faire partager.


Résumé du reste de l'équipage pour aujourd'hui: Gino a été directeur photo sur mon film, Goeffrey et Rémi se sont relayés au son. Rémi était aussi en écriture aujourd'hui, Alexandra en tournage, Geoffrey en entretien avec son personnage et notre producteur Raphaël a coordonné tous ces vas-et-viens.

mercredi 5 août 2009

La noirceur du créateur

Toute la soirée, j’ai jonglé avec mon idée de film qui ne fonctionne plus. Certains lieux où je prévoyais tourner n’existent plus (dont le bureau du premier chef de Gespeg) et mon sujet, le déménagement du centre d’interprétation micmac à Pointe-Penouille est moins avancé que prévu : pas de chantier ni de maquette ni de plan… À qui la faute ? Indian time ? Non, gouvernement time !!! Bref pas d’images. Et pas de film ! Le noir, le vide.

J’ai l’impression d’avoir glissé sur un serpent du jeu serpents/échelle. Retour à la case départ. Je retourne le problème dans ma tête, j’en discute avec mes collègues. Généreux, ils me donnent des pistes, on brainstorm ensemble…mais rien de certain. J’ai une journée de tournage prévue demain, mais pour tourner quoi ? Le doute est là, incisif, mordant… Angoisses au cube.

C’est la tête lourde de réflexions, le cœur un peu à l’envers que je vais me coucher ce soir. L’expérience me dit d’avoir confiance en la magie du plateau, du cinéma et du documentaire, mais ma raison pèse trop lourd dans la balance. Je suis venue pour porter un message, leur message… mais il me semble que je n’ai pas encore réussi à le déchiffrer. J’espère de tout cœur que la lumière se fera sur mon projet demain et me permettra de sortir de cette noirceur créative.

Opération grande séduction

Journée au Centre d’interprétation micmac de Gespeg. Opération grande séduction… jasette avec les employées, dégustation de bannique, de sucre d’érable et de caplan fumés, visite avec les guides-animateurs deux fois plutôt qu’une ! Les guides sont sympas : le cadet de l’équipe, Sébastien, un jeune vif et allumé et John, l’ébéniste de la bande. J’hallucine de voir qu’il peut confectionner encore aujourd’hui des objets tels qu’on les faisait en 1675 : contenants de frêne avec des racines d’épinettes comme fils, bols, petits canots, raquettes, wigwams, séchage et tannage des peaux. Petit bémol :les anciens de Gespeg ont perdu ce savoir, mais John a pu le réapprendre d’une autre communauté pour se réapproprier sa culture. Mais la culture, c’est aussi la langue… Onde de choc… personne à Gespeg ne parle encore le micmac…les danses et les chants font aussi partie des oubliés…écho du passé…que les membres des communautés voisines comme Gesgapegiag et Listuguj insoufflent quelques fois par année à Gespeg. Lent retour vers leurs racines… aube d’une ère nouvelle. Énormes contrastes avec mes idées préconçues de la fille de la ville que je suis…il faudra revoir mon film…Bref, beaucoup de pain sur la planche !

Le Cormoran

Par Jocelyn Roy

Dire que j' t’ai ordonné d' rester.
Dire qu'c’est moi qui t’a appris à aimer l'loin
Qui t’a montré les voiliers.
Qui t’a appris à voler sur l’horizon.

J’aurais voulu qu' tu t’enracines.
Qu' tu plantes ta vie solide.
Juste à côté d'la mienne.
Un pied su’ ‘a terre
Un pied dans l’eau
Comme moi.

Toi qui passait des grands bouts d’été
À r'garder voguer les voiliers
Les yeux pleins d' large
Perdu dans l'bleu
Pis l’écume.



Dire que j’avais rien qu’une affaire en tête.
J’avais l'vent dins voiles.
J’avais l'loin dans l'fond d'la gorge.
J’avais mal au cœur de vivre icitte.

J’aurais tout fait pour pas être
Pour pas faire
Comme toi.
Toi qui perdais ta vie à watcher l'Fleuve
À r'garder passer les bateaux.

T’en as jamais pris d'boat.
Tu 'es as tout l'temps manqués.
T’as jamais osé!


Quand tu l’as pris
Ton lointain à bout d'bras.
Quand l'vent a gonflé tes voiles.
Dans tes yeux
J' voyais pus rien d'moi.
T’étais fier comme un autre.
Orgueilleux comme un étranger.

J’me suis attaché au lointain
Pour pas sentir mes racines se briser.

J’ai continué à r'garder longtemps
Dans l'long lointain.
Même quand j'te voyais pus pentoute dans l’horizon.
J’ai continué à te r'garder partir.
Mes yeux ont p’us jamais vu
Un large sans brouillard.



Ça fait tellement longtemps
J’en ai rêvé depuis des siècles, on dirait.

J’ai tellement attendu c'moment-là
Qu’on dirait qu’astheure que j’y goûte
J'sens pus rien.

Je r'viens.
J'me r'trouve.
J'me r'viens.
J'suis de r'tour au bout du monde!

T’aurais dû rester en ville
T’accrocher à ton béton.
Rester perdu dins embouteillages.

J’ai compris qu’il y a juste une place au monde
Où j’vas être moi.
Mes racines su' 'a grève.
Mes montagnes de sapins pis d’épinettes.
Mes falaises qui s'jettent dans mer.
Mon large à moi.
À perte de vue.

Tout est resté pareil.
Y’a rien qui change icitte
À fin des terres.
Les mêmes montagnes de vents.
Les mêmes falaises qui s’effritent à petit feu.
Le même large à perte de vue.
À perdre sa vie.

J’ai jamais r'trouvé su' l’asphalte
Ma trace.
Comme quand on laissait dans l'sable
Nos pas
Su’a beach.

J’me suis perdu downtown.
J’ai cherché le vertige des falaises en haut des gratte-ciels.
J’me suis couru après 'a queue.
J’ai voulu r'venir cent fois.
J’ai r'broussé chemin deux cent fois.

La vie en ville est tellement mieux.
Tu vois où ça mène la mer?
T’avais raison de partir.

T’avais raison de me r'tenir.
T’aurais dû m’enchaîner.
M’ancrer au port.
Pas m'laisser d' lousse.
J’aurais tellement voulu qu' tu sois
À côté.

Tu reviens.
Perdre c'qui t'reste de tes racines
Noyées dans l’eau salée.

Je r'viens chez nous.
Le vent dans l'dos.

Dire que j’aurais tellement voulu
Être là.

Dire que j'sentirai pus jamais le vent
En même temps qu' ta grande main rassurante
Sur mon épaule.

Dire que j'te l’ai jamais dit
« T’as bien fait d' partir, mon gars »
C’était moi qui étais fier
Tellement fier de toi.

Dire que j' te l’aurai jamais dit
« J’t'ai tellement r'gretté, p'pa »
J’ai jamais arrêté d’avoir peur.
Sauf aujourd’hui.

Me v’là chez nous…

lundi 3 août 2009

Souper musical sous une lune ensorcelante

21h45

Le carré du Sedna (alias notre salon-cuisine) résonne des airs de GrandJean, notre gardien- guitariste et chanteur…

Il y a tout ça et même mieux
Il y a, il y a bien tout ça
Dans le bleu de tes yeux…

La lune nous fait de l’œil dans le hublot tandis que le clapotis des vagues nous berce au gré des mélodies. Quel bonheur ! Du bonheur en vrac !!! De grande bouffée de zénitude. Nous terminons notre premier souper à bord, après une deuxième classe de maître avec Robert Labrosse, maître chevronné du son. Je viens d’entrer dans un monde parallèle, celui du son… Théorie, exemples et pratique grâce à un super cours de perche-mixette 101 ! Je ne visionnerai plus jamais un film de la même manière depuis que je sais que l’oreille est plus sensible que l’œil !

Durant l’après-midi, première réunion d’équipe afin de brainstormer sur nos futurs sujets de films, en compagnie de notre invité madelinot, Serge Rochon (enseignant au Cégep de la Gaspésie et des Iles). Nous avons dû composer avec un élément inattendu de ce voyage : les guides-animateurs du bateau et les visiteurs ! Apprendre à bouger sur le bateau avec deux groupes en visite en même temps, voilà ce que Jean Lemire nous avait recommandé…après trois mois de stage sur le vaisseau Pointe- à-Corsaire et sa horde de touristes, je me rends compte que je suis devenue experte en la matière...bien malgré moi, ma deuxième vie me poursuit jusqu’ici ! Guide un jour, guide toujours qu’il dise !

Nous avons tout de même réussi à faire notre réunion au soleil, sur le toit de la timonerie et même à être très efficaces. Gaspé est un lieu tellement inspirant ! Cela nous prendrait trois mois supplémentaires pour tourner toutes nos idées… mais seul le futur nous dira quels projets verront le jour d'ici le 21 août... c'est à suivre !
Bonne nuit !

dimanche 2 août 2009

Lynx ou Bobcat ?

L'équipe 1 nous a quittés tôt ce matin. Nous prenons le relais avec plaisir ! L'équipe 2 a choisi de connaître les environs et faire un peu de tourisme aujourd'hui. Direction: Parc Forillon ! Dès notre entrée avec la minivan, nous croisons un animal singulier. Mais pincez-moi quelqu'un ! On dirait un lynx... Quelques minutes plus tard, on raconte notre aventure à notre coordonnateur, François, qui sème le doute dans nos esprits: est-ce que le gros chat avait une longue queue ou une queue recourbée... était-ce un lynx ou un bobcat ? Moi je voulais voir un lynx ! Pour enfin dire aux enfants qui visitent le Musée Pointe-à-Callière que j'en ai vu un en leur présentant une mâchoire de lynx...Avec les années, j'ai fini par douter qu'il reste des lynx au Québec. Personne n'en a jamais vu. Même ceux des zoos sont couchés à chacune de nos visites. Mais bon, c'était-tu un lynx ou un bobcat ?...

Le parc est magnifique et a des airs de Road to Avonlea. Petite ballade dans les sentiers qui mènent au phare. La côte rocheuse est superbe. Au retour, Alexandra et moi marchons derrière les hommes sur le sentier... nous avons la chance d'apercevoir le souffle d'une baleine et de la voir plonger à quelques mètres de la berge que nous surplombons. Wow ! Lucky girls !!!

De retour à la base (Sedna 4), nous sommes fixés sur la question: François s'excuse de nous avoir induit en erreur...bobcat et lynx, c'est la même chose, juste que bobcat, c'est en anglais ! Il voulait dire cougar et lynx. La guide-animatrice en moi est aux anges ! Alors quand les enfants vont me demander: as-tu déjà vu un lynx ? Je pourrais leur dire Ouais avec fierté !!!!

Et dès demain, nous commencerons nos projets de films.

samedi 1 août 2009

Dernière journée

Par Pierrick Campbell

 

Eh oui, notre périple tire à sa fin. Hier, nous avons accueilli le deuxième groupe. Ils étaient super motivés, mais se sont couchés relativement tôt, fatigués par la route Montréal-Gaspé. Pour notre part, nous avons fêté, tard, très tard.

Aujourd’hui, la plage était au menu. Pendant que le deuxième groupe tournait déjà, j’ai rattrapé le temps perdu côté soleil ! Ça fait du bien de prendre un peu de temps à rien faire.

En après midi, Mariano et Jean ont donné une conférence sur leur expérience sur le SEDNA. Le côté humain de l’aventure m’a beaucoup inspiré.

La soirée, notre dernière (snif snif), s’est terminée sur la plage de Boom Defense. Je suis parti avec Grand Jean en voilier rejoindre le groupe avec Alexandra, Natacha et Joffrey. On a rejoint le feu sur la grève en chaloupe, mais en installant les rames sur la chaloupe, une rame est tombée à l’eau et j’ai dû plonger pour la récupérer. L’eau était bonne et le feu encore meilleur. Ah Gaspé !

On quitte Gaspé à 4 heures du matin. Merci, merci merci aux gens de Gaspé, à Pépé et Thomas, à Jean et à Mariano et tous ceux qui ont participé à nos films.

À bientôt Gaspé

vendredi 31 juillet 2009

L'arrivée de la relève

6h00am : la relève, alias nous 7, sommes partis de Montréal dans deux wagonettes. Direction ? Gaspé...Et on avait le vent dans les voiles. La route s’est tellement bien passée qu’on a pu se permettre de petits arrêts culinaires : exploration de la Fromagerie Les Basques de Trois-Pistoles (et c’est là qu’on a découvert que le fromage en grains là-bas ne fait pas cuik-cuik mais kwick–kwick !) et dégustation de la fameuse guédille aux crevettes de Matane.

Lors d’un arrêt sur le bord de la route, mon sens olfactif est devenu tout fou : CA SENS LA MER !!!

La portion de la route 132 entre Matane et Murdochville était vraiment à couper le souffle : une falaise grise qui plonge vers le fleuve, suivie d’une autre plus bleutée derrière et d’une troisième plus foncée entourée de brume. Décor de carton dans un monde réel qui a des allures de plateau de tournage. C'est trop beau ! Maudit que j'aime mon petit Québec !

Enfin, la route entre Murdoch et Gaspé a fait tripper notre conductrice de rallye, Alexandra, et sa co-pilote…la voiture des hommes suivait de peine et de misère derrière… go girls power !

La relève est donc arrivée vers 18h00 et a jeté l'ancre dans le port commercial de Gaspé. Le Sedna 4 était là, fier, irréel. En montant à bord, j’ai posé le pied droit en premier, juste au cas où… on ne prend pas de chances avec les superstitions pirates… Il y a à peine quelques jours, je visionnais le film Le Dernier continent. Et là, nous sommes sur son pont, dans sa coque, dans son ventre. Incroyable ! La visite des lieux a des airs de Jonas dans la baleine !!! Des flashs du film de Jean Lemire sont passés devant ma rétine à la même vitesse que les portes des cabines s’ouvraient…en noir et blanc… et en couleur ! Les ombres de cet équipage resté 430 jours sur ce bateau semblent encore flotter dans les recoins des cabines…

Le hasard a décidé… Alexandra et moi allons partager pour les premiers jours la cabine du mécanicien Stevens…La première question que j’ai posée à Mariano qui nous montrait nos quartiers : et le papa de Stevens? Mariano m’a rassuré, il se porte maintenant très bien. On se sent tellement proche de cet équipage maintenant que l’on va partager leur maison flottante et une partie de leur quotidien.

Jean Lemire et Mariano nous parlent des règles de cohabitation à bord… afin d’éviter de perdre le contrôle avec une vingtaine de nouveaux marins sans expérience !!! Le Sedna 4 est finalement un gros Westfalia format 6 pack !!! À la fois dans le style de vie, le peu d’espace, et même les élastiques pour empêcher les objets de se balader lors des jours de tempête. Bref, je me sens déjà AT HOME ! Mais l’aventure ne fait que commencer…

jeudi 30 juillet 2009

30 juillet

Par Pierrick Campbell

La pluie s’acharne sur Gaspé et apporte sur le SEDNA son lot de touristes, beaucoup de touristes. Dès 11 heures, il est très difficile de travail à bord. J’ai donc apporté mon « bureau » au centre-ville pour travailler un peu. Scénario et story-board pour un mini-métrage.

David, Héloïse et Sofiane terminent le montage des derniers films que nous présenterons. Demain devrait être notre dernière journée de travail et tout devrait être « wraper » pour l’arrivée du deuxième groupe qui est prévue en soirée. On va fêter leur arrivée et notre départ. Nous partirons de Gaspé dimanche matin vers les 4 heures du matin et je tenterai d’apporter un peu d’air salé à Montréal.

Recette de la guédille au homard d’André Lagacé

La guédille revisitée from INIS on Vimeo.



Pour quatre personnes.

La salade de homard :

La chair d’un homard (environ 1 lb 1/4), coupée en morceau grossier

Deux oignons verts émincés

Les grains d’un maïs cru

Un fenouil émincé

Une branche de céleri émincée

Deux ou trois feuilles de salade du jardin

La chair d’une tomate (sans le cœur pour ne pas détremper le pain) coupée en dès

Des herbes fraîches émincées au goût (dans la capsule : ciboulette, menthe et persil)

Deux cuillères à soupe de yogourt nature

Deux cuillères à soupe de mayonnaise

Sel et poivre


On mélange tous les ingrédients ensemble.

On fait griller quatre pains de blé entier de style hot-dog.

On garnit les pains avec la salade de homard.

Bon appétit !

Voile en pleine nuit, video

Les petits plaisirs de Gaspé

Par Albert Kwan

Une belle journée bien remplie. Non pas de travail parce que j’étais en congé, mais de plaisirs; pleins de petits plaisirs. Ça ne prend pas grand-chose pour être heureux, vraiment pas. Pas besoin de folles dépenses pour obtenir un sourire aux lèvres ou avoir le cœur léger. On se laisse porter par le temps, par le vent et par les amis. Très souvent, c’est là que le bonheur nous frappe! Par petits coups.

Ma journée a été remplie de ces petits plaisirs qui l’ont rendue formidable. Un petit story-board pour un Kino que je vais tourner à bord, un dîner avec Jocelyn sur la terrasse ensoleillée du Brise-Bise, un après-midi à la plage, un BBQ sur le pont arrière et une sortie en voilier avec Sophie, Grand Jean, Héloïse et Pierrick dans la baie de Gaspé en pleine nuit en sirotant un bon vin.

Je me couche le sourire aux lèvres. Je rêverai de cette journée. Demain, je compterai bien accumuler d’autres petits plaisirs. J’ai envie d’être heureux!

Voile en pleine nuit

Grand Jean et Sophie nous ont amené, Héloïse, Albert et moi faire de la voile dans la baie en pleine nuit. Naviguer dans le silence de la nuit, avec Gaspé qui éclaire l’arrière du bateau est inoubliable. L’eau coulait sous le petit voilier et l’air était frais. On sentait la forêt lorsque le vent venait des côtes. Au retour, nous nous sommes baignés. La baie est remplie de planctons luminescents et chaque mouvement dans l’eau réveille des centaines d’étoiles. L’expérience était fantastique, j’avais l’impression d’être dans un film de petite princesse.

mercredi 29 juillet 2009

Poutine aux crevettes

Par Pierrick Campbell

En tant qu’ancien Drummondvillois (Ah, Drummondville quand tu nous tiens!), je devais goûter à la « fameuse » poutine aux crevettes au Brise Bise. Crevettes de Matane, oignons verts, fromage en grains, frites et sauce blanche. Ç’a été très réconfortant. Après réflexion, j'ai cru apercevoir le résultat entre un Drummondvillois et d'une Gaspésienne. 

mardi 28 juillet 2009

De Tianjin à Gaspé

De Tianjin à Gaspé from INIS on Vimeo.

Teaser : à la recherche des phoques...

Teaser #1 from INIS on Vimeo.

27 juillet

Par Pierrick Campbell

Le temps coule comme la pluie sur Gaspé. La postproduction va à fond de train et la salle de montage sent le surchauffé. David a finalisé le montage de la recette de la guédille d’André Lagacé. Elle devra être en ligne bientôt. Je mettrai la recette sur le blogue avant mon départ, mais pour l’instant je ne peux plus la voir…

            Le couple de pêcheurs d’Une vie en mer est venu voir nous voir sur le Sedna. Ils ont aimé le film et étaient remplis d’émotion. Lorsque les gens apprécient le documentaire que l’on a fait sur eux, c’est la meilleure récompense ! Un peu de soleil au beau milieu des jours de pluie.

            Hier soir, nous avons tous soupé ensemble, soit notre équipage, Jean Lemire, Mariano, Thomas (le guide du Sedna) et Isabelle. Le vin était bon et la compagnie aussi, un baume sur le moral des troupes et sur ma journée de montage interminable.

            On a déjà beaucoup fait, ici, à Gaspé, mais j’aurais aimé faire d’autres films (tellement il y a de sujets, qui demanderaient plus de temps par contre que seulement trois semaines) et voyager un peu plus. Par contre, il y a plusieurs expériences et rencontres que je n’aurais pas eues en tant que simple touriste. J’ai vraiment hâte de retrouver ma petite famille à Montréal (et de prendre une douche chaude, très chaude) et j’envie le deuxième groupe qui viendra à notre rencontre vendredi.

lundi 27 juillet 2009

Le mauvais rêve de Pierrick!


T'inquiète Pierrick! Y'a pas d'épaulard en Gaspésie!!!

Y a de quoi virer fous!


Par Albert Kwan

Il ne reste plus que six jours à passer à Gaspé. Le temps file. J’aime toujours Gaspé. Son air salin me donne des forces et m’inspire. Peut-être viendrai-je travailler à Télé-Gaspé?

Nous avons visité la colonie de Fous de Bassan hier sur l’Île Bonaventure. Y a de quoi virer fous! Il y avait plein d’oiseaux et de …crottes. Une belle journée qui s’est terminée avec une joute de soccer avec les locaux et un bon souper.

Jean Lemire, sa conjointe Isabelle et son fils Loïc ainsi que Mariano sont à bord avec nous. Nous avons tous soupé ensemble hier soir. Un excellent repas préparé par Jean et Mariano. J’ai découvert que Jean est originaire de Drummondville! La ville où j’ai grandi. Nous avons discuté jusqu’à tard dans la soirée.

Mon film est terminé et au moment où j’écris ces lignes, mon MAC fait la compression pour la diffusion sur Internet. Je suis fier de mon premier documentaire. Une belle rencontre avec deux femmes extraordinaires dans leur quotidien.

Je suis triste que le séjour s’achève mais j’ai aussi hâte de retrouver ma femme, ma fille et mes chiens. Une maîtresse peut être fatiguant à la longue; à en devenir fou!

samedi 25 juillet 2009

Superman à Gaspé


Il a fait un temps de chien aujourd'hui... Le bateau brasse... Beurk!
Tout tournage ou activité est annulé!
Même superman en a assez!

25 juillet

Par Pierrick Campbell

Il reste une semaine à notre périple. Le moral est bon. Hier, nous avons été mis à l’écart du bateau par un cinq à sept trop prestigieux pour nous. Nous avons donc décidé de partir à la plage dans l’après-midi, on ne pouvait pas laisser passer la plus belle journée d’été. Volley ball, bières, lutte dans le sable et baignade dans l'eau glacé étaient au menu. La soirée s’est terminée par le show de DJ Champion sous le grand chapiteau. Il y a des personnes qui savent faire lever une soirée !

Le mauvais temps frappe Gaspé, un vent du nordet. Malgré la grosseur du bateau et le fait qu’il est amarré au quai, le bateau danse avec les vagues et le travail sur les portables pour le montage donne le mal de mer.

            L’horaire de la semaine prochaine risque de se passer dans notre salle de montage. Je dois livrer mon film sur la guédille lundi. Ça sent la nuit blanche !

Décrochage!

Hier, on a complètement décroché (et on en avait vraiment besoin!)
Nous sommes tous allés à la plage.
Au programme: Baignade dans l'eau glacée, combat de lutte dans la sable et match de beach volley extrem!

vendredi 24 juillet 2009

Hélo et Joss font un film!

Quelle aventure!!! Pendant près de 6 heures (entre 6h et midi) à bord d'un zodiac, nous avons longés les falaises de Forion. Hélo captait les images d'oiseaux et de phoques, et Joss prenait le son à quelques mètress eulement des bêtes... Expérience fantastique!

jeudi 23 juillet 2009

Ce à quoi nous rêvons tous en ce moment...

Post prod blues

Par : Jocelyn Roy

Le temps est étrangement frais pour la saison. C’est ce que nous disent les gens d’ici. Le mauvais temps qui sévissait partout au pays a finalement rejoint Gaspé. Le vent est froid, il pleut souvent. Le SEDNA IV est victime d’un paquet de petits troubles techniques qui viennent embrouiller le quotidien. Ça fait plusieurs jours qu’il n’y a plus de gaz, nous ne pouvons donc pas cuisiner. Les éviers sont bouchés et une odeur d’égout s’en dégage. L’humidité a envahi les murs. Les cabines sont froides. Les draps grelottent. Je dors mal.
La mi-voyage est éprouvante.

Mes tournages terminés, je passe la main
à mes collègues pour le montage . Et moi j’écris. Je dessine. Je tourne en rond aussi. En attendant le beau temps.
J’ai écrit un scénario poétique pour les voiliers :
« Quand tu l’as pris
Ton lointain à bout de bras.
Quand le vent a gonflé tes voiles.

Dans tes yeux
Je voyais p’us rien de moi.
T’étais fier comme un autre
Orgueilleux comme un étranger.


J’me suis attaché au lointain
Pour pas sentir mes racines se briser.


J’ai continué à regarder longtemps
Dans le long lointain
Même quand j’te voyais pus pentoute dans l’horizon

J’ai continué à te regarder partir.
Mes yeux ont p’us jamais vu

Un large sans brouillard.
»
J’écris à mes amis lointains. Ma gang. Mon clan me manque. Je leur adresse mes mots d’amours à défaut d’avoir quelqu’un à qui les envoyer en vol plané.
"Tant que tu seras dans ma vie, j'aurai un point d'ancrage et je saurai que je ne serai jamais tout à fait perdu. Mais j'ai besoin de ton support, même si tu me désapprouves..."
Même collés les uns sur les autres, on peut se sentir franchement seul. Je me demande comment ils ont fait l’équipage de Jean Lemire. 13, pendant quoi? 9 mois, bloqué en Antarctique!!! Je dors dans la cabine de Martin Leclerc, en passant. Le fils de Félix. Qui était directeur photo de l’expédition. C’est pas rien quand même!
Allez! Un creux de vague, c’est rien! Même tomber en bas de sa planche de surf, c’est pas la fin du monde...
L’important, c’est de pas lâcher la rame.
On remonte. On sèche ses voiles. Et on pogne le vent dans le dos...
Ça y est, ça avance à nouveau!













Joss à Gaspé