Jour 1, le départ

Par: Pierrick Campbell

Départ dans la nuit – 5h du matin. Un dernier baiser à mon ange qui dort encore. Le soleil se lève tranquillement, un peu comme s’il était lendemain de veille. Angoisse, excitation et fatigue se mêlent au groupe au point de départ, à l’INIS. Sept cinéastes partant trois semaines pour Gaspé afin de dormir sur le Sedna IV et bien sûr faire des films.

Après un café bien mérité à Sainte-Hélène où le génie architectural se déploie devant nos yeux, nous avons traversé ma contrée natale – Drummondville. La route défilait sous nos pieds émerveillés. L’heure n’était pas à la poutine, mais on se reprendra au retour. Je me souviens encore de nos regards se détournant de la route pour observer ces magnifiques dinosaures qui surplombent l’autoroute 20.

Nous avons mangé dans le restaurant de route Bon Voyage à Saint-Fabien où nous avons côtoyé pour la première fois l’accent chaleureux des gens de la région de la Gaspésie. J’aurais dû garder mon napperon comme souvenir, mais la route nous appelait ardemment. Les longues heures de route valent la peine seulement pour ses petits restaurants régionaux, l’odeur du fleuve et le paysage.

Murdochville était le seul nuage triste de notre périple de 11 h – en suivant, toujours, les limites de vitesse. La ville est déserte et abattue.

Notre coordinateur, François Labonté, nous attendait patiemment près du centre d’achat (il y a quatre magasins que je n’oserais nommer). Sous un soleil fatigué, il nous a conduits jusqu’au Sedna où Jean Lemire nous saluait de toute sa gentillesse. Son bateau est plus grand que ma maison et sa cuisine est mieux équipée que la mienne : machine à café expresso deluxe, poêle au gaz, etc. De plus, il y a un atelier bien garni près de l’infirmerie au cas où les opérations nécessiteraient des outils plus artisanaux, on ne sait jamais sur un bateau. J’ai peur de me perdre sur le Sedna, j’aurais dû apporter ma boussole.

Jean aime beaucoup son navire et moi encore plus, je pense même me cacher dans la câle après mon séjour pour profiter de la machine à café et de la vue superbe que nous avons sur la baie de Gaspé.

Un tirage au sort m’a donné d’avoir une belle cabine, plus grande que ma première chambre à Montréal, avec vue sur la mer.

La dernière activité de notre première journée a été notre souper. Les sushis étaient délicieux, ah ! L’accent gaspésien !

Bon, je saute dans ma couchette.

Pierrick