lundi 17 août 2009

Alex dans La Presse


Cinq questions à Alexandra Guité

Jusqu'au 21 août, dans le cadre du 475e anniversaire de la ville de Gaspé, des diplômés de l'INIS posent leurs valises sur le vaisseau de Jean Lemire, le Sedna. L'objectif: réaliser à Gaspé des courts métrages documentaires consacrés à la vie culturelle de Gaspé. La réalisatrice Alexandra Guité, diplômée de l'INIS en 2006 a déjà réalisé et produit un premier long (Les arts de la résistance) ainsi que plusieurs courts métrages. À la Co-op vidéo, elle travaille à un projet de fiction qui se déroulera en Gaspésie.

Qu'est-ce qui vous a intéressé dans le projet de l'INIS?

Je suis à l'origine gaspésienne. Je suis née à Persé: donc c'est sûr que c'est une coïncidence que le projet se passe dans ma région, où j'ai par ailleurs d'autres projets. J'aimais l'idée de venir faire des courts-métrages, collaborer avec six autres participants, et réaliser aussi. C'est toujours un grand privilège.


Comment se passe votre séjour?


On vit à bord du Sedna, donc, la première chose que l'on a faite a été de rencontrer Jean Lemire. C'est sûr que c'est assez magique d'imaginer ce que pouvait être la vie en Antarctique, à bord d'un bateau, en huis clos. Ces idées guident l'énergie sur le bateau: nous étions tous les sept curieux d'apprendre à vivre sur un bateau. On a parlé de la logistique du ménage, il y a la nourriture en commun, les rituels de salutation le matin. Il y a toute une vie à bord, et notre mandat est de faire des courts sur le site du 475e de Gaspé. Je ne connaissais pas les autres participants: nous avons établi une dynamique de groupe, et nous avons discuté de nos sujets, de nos idées. On travaille les uns sur les projets des autres. C'est une collaboration très étroite: c'est très organique. L'axe de base, c'est la collaboration.


Il y a des sujets très variés réalisés pendant le séjour. Quel regard portez-vous sur la région?


Je me sens amoureuse et inspirée par le lieu. Je ne sais pas si c'est parce que je viens d'ici. Pendant le tournage, il y a tout un lien avec la généalogie. Tout le monde demande de qui tu es le fils ou la fille. Moi, c'est sûr qu'avec mon nom, cela crée une proximité. Les gens sont extrêmement chaleureux. Ce qui m'intéresse, c'est la vie des gens.

Pouvez-vous me parler du film que vous réalisez au cours de votre séjour gaspésien?

Une famille a organisé une journée dans une île, «Voyage à l'île de nos ancêtres», l'île Bonaventure. Une cinquantaine de familles y vivaient jusqu'en 1971, quand elles ont été expropriées et que l'île a été transformée en parc national. Ces familles avaient toutes leurs racines là-bas, jusqu'à cinq générations. Il y a eu une journée où les citoyens revenaient là-bas. L'accent a été mis sur la préservation des animaux, mais bien des histoires humaines ont été oubliées. Ces descendants voulaient se reconnecter avec l'histoire de leurs ancêtres. Ce qui m'intéresse là-dedans c'est le besoin qu'ont les gens de savoir d'où ils viennent pour se connaître.

En quoi ces films s'inscrivent dans le 475e anniversaire de Gaspé?


Nous sommes six réalisateurs et un producteur. On nous a demandé de faire des films inspirés par la région. Aborder le thème du 475e de plein front ne faisait pas partie de notre mandat. Dans notre équipe, deux personnes s'intéressent à la présence autochtone avant Jacques Cartier; elles souhaitaient éclairer un versant moins connu de l'histoire.


> In : La Presse, by Anabelle Nicoud (15 août 2009)

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